Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine a officiellement levé ce mercredi les sanctions contre le Gabon, permettant au pays de retrouver sa pleine place au sein de l’organisation continentale. Cette décision historique met fin à dix-neuf mois d’isolement diplomatique consécutif aux événements du 30 août 2023, que les nouvelles autorités gabonaises qualifient de “Coup de Libération”. La réintégration intervient à un moment charnière, à la veille de l’investiture officielle du président Brice Clotaire Oligui Nguema prévue ce 3 mai à Libreville.
Le chef de l’État gabonais a salué cette décision comme une victoire collective, mettant en avant les réformes accomplies durant cette période de transition. Dans une déclaration officielle, le président a souligné que “cette réintégration consacre les efforts de tout un peuple pour bâtir un Gabon nouveau, stable et respectueux des principes démocratiques”. Les observateurs notent que ce retour dans le concert des nations africaines renforce considérablement la légitimité internationale du pouvoir de transition à l’aube d’une nouvelle ère constitutionnelle.
Cette avancée diplomatique n’est pas le fruit du hasard. Elle couronne plusieurs mois d’intenses négociations et de réformes structurelles visant à répondre aux exigences de la communauté africaine. Le récent entretien entre le président Oligui Nguema et son homologue angolais João Lourenço, président en exercice de l’UA, lors des obsèques du Pape François à Rome, a visiblement joué un rôle décisif. Les éloges du leader angolais sur la transparence du processus électoral gabonais ont sans doute pesé dans la balance.
Sur le plan économique, cette normalisation des relations devrait faciliter l’accès aux financements internationaux et stimuler les investissements étrangers, essentiels pour relancer une économie fragilisée par des années de mauvaise gestion. Les secteurs clés comme l’énergie, les infrastructures et l’agriculture pourraient en tirer un bénéfice immédiat.
L’annonce de cette réintégration crée une dynamique positive à quelques heures seulement de la prestation de serment du président Oligui Nguema. La cérémonie d’investiture, qui réunira de nombreux chefs d’État africains, prend désormais une dimension supplémentaire : celle du retour officiel du Gabon dans la famille africaine. Les festivités prévues à Libreville devraient ainsi marquer non seulement le début d’un nouveau mandat présidentiel, mais aussi le couronnement d’une transition politique complexe mais jusqu’ici réussie.
Reste que des défis importants persistent. Si la légitimité internationale du pouvoir gabonais se trouve renforcée, les attentes de la population en matière de gouvernance, de justice sociale et de développement économique demeurent immenses. La véritable mesure du succès ne se jugera pas aux positions protocolaires retrouvées, mais aux améliorations concrètes apportées dans la vie des Gabonais.
Alors que le pays s’apprête à tourner officiellement la page de la transition, cette réintégration au sein de l’Union Africaine apparaît comme un symbole fort de normalisation. Elle offre au Gabon une occasion unique de redéfinir son rôle sur la scène continentale, tout en consolidant les bases d’un développement plus inclusif et durable. Le véritable travail, celui de la concrétisation des promesses de la transition, ne fait en réalité que commencer.
