Le Gabon tourne officiellement la page de la transition militaire. Brice Clotaire Oligui Nguema, artisan…
Gabon/Interview exclusive : OLIGUI NGUEMA, éducation, commune d’Owendo…Pierre Daniel Indjendje Ndala se livre

Il y a quelques semaines, nous avons rencontré le Professeur Pierre Daniel Indjendje Ndala dans ses bureaux à la Mairie d’Owendo. Homme de science et d’action, il s’est montré ouvert, accueillant et sans détours, partageant avec nous ses réflexions sur la transition politique au Gabon, les défis locaux d’Owendo et sa vision pour un Nouveau Gabon. Retour sur un échange riche et transparent avec un acteur clé de la scène politique et académique gabonaise.
Afrikfirst.fr – Bonjour Professeur Pierre Daniel Indjendje Ndala, et merci d’avoir accepté de répondre aux questions du magazine panafricain Afrik First. Avant d’aborder les questions politiques, permettez-nous de vous féliciter pour votre récente élévation au grade de Maître de Conférences par le Conseil Africain Franco-Arabe pour les Grades. Que représente cette reconnaissance académique pour vous et comment comptez-vous mettre cette expertise au service du développement du Gabon?
Pierre Daniel Indjendje Ndala : Merci d’abord de me donner l’opportunité et merci vraiment beaucoup parce que, comme on dit, quand on reçoit les journalistes, on a un peu du recul, on a quelques craintes, mais vraiment je souhaite que nous échangions en toute quiétude et en toute transparence. Cette reconnaissance, je dirais, est un couronnement de carrière aussi. C’est du travail, ce n’est pas rien. Le travail scientifique, c’est des publications, c’est des encadrements d’étudiants, c’est tout ça qui fait qu’à un moment on avance en grade et qu’on nous reconnaît par nos pairs.
Donc c’est un couronnement et peut-être une fierté interne. Comme moi je dis souvent aux étudiants, la joie, sur ce que nous faisons, il faut que ça soit une joie interne et dire qu’une étape est franchie. Il ne faut pas rester là, il faut avancer. Donc il ne faut pas trop extérioriser cette joie. De peur qu’on soit bloqués, il faut vraiment avancer. Donc c’est un peu ça.
Aujourd’hui vous êtes délégué spécial numéro 1 de la commune de Mindor, ancien député, homme de terrain comme on le connaît. Comment avez-vous vécu la période de transition politique après le coup de libération du 30 août 2023 et quelles transformations avez-vous vraiment observées ?
C’est vrai qu’on était en fin de mandat, on était en pleine préparation de l’élection qui devait arriver. Après les élections, au niveau de la proclamation, il y a eu le coup de libération.
Les populations gabonaises ont scandé, ont bien pris et les populations gabonaises ont compris qu’il fallait cet arrêt-là. Pour que le Gabon peut-être entre sur une certaine page de son histoire, rentre dans une autre ère, une nouvelle ère incarnée par d’abord le président de la transition. Puisqu’au coup de la libération, jusque-là, il était président de la transition.
Bon, la transition a été saluée et ce qui est bien, c’est que le président de la transition, son excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA , avec ses frères d’armes, ont eu un programme. Dans ce programme-là, ils ont montré que le Gabon pouvait prendre une autre tournure. Je citerai par exemple les travaux de route, les infrastructures routières, les routes secondaires, les routes nationales et les bâtiments.
Les hôpitaux, les universités qui ont été refaites, les écoles qui ont été construites et le retour de la bourse aux élèves du secondaire. Parce que le Gabon était un pays à part un peu, qui arrivait à donner la bourse aux élèves du secondaire. Et à un moment, ça s’était arrêté et sans explication aucune. Et le président de la transition a rendu ça aux élèves. Parce qu’il faut aussi dire que ce sont des éléments comme ça qui encouragent un élève à l’excellence aussi. Donc vraiment, nous avons salué, la population gabonaise a salué cette période de transition par des faits, des faits concrets, pas des discours, pas des discours politiques. C’était vraiment du pragmatisme, de l’action sur le terrain. Et le président de la transition, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, a montré une autre image de gouvernance. Une gouvernance de terrain, pas beaucoup de blabla, vraiment du pragmatisme.
Et ça, vraiment de mon point de vue, je salue cela avec moi, la population, comme vous avez peut-être dû entendre ou constater de vous-même. Donc voilà un peu la transition, comment elle a été vécue chez nous.
Alors, effectivement, le président s’est fait élire le 12 avril 2025 avec un score très élevé, plus de 94%. Alors, quel regard portez-vous sur ce scrutin et beaucoup plus sur l’adhésion des gabonais à ce projet de société du président ?
D’abord, parlons de l’élection. Il faut dire que le programme, le président de la transition nous a presque surpris tous. Tout le monde s’attendait à ce que la transition fasse les deux ans, sinon même plus. Parce que les gabonais s’attendaient, on pronostiquait même trois ans. Il a fait, 19 mois après, il a fait sortir un programme pour aller vers les élections présidentielles, pour que le Gabon puisse retrouver une période de constitutionnalité normale d’un État. Vraiment, ça a été une surprise. Agréable. Agréable parce qu’aujourd’hui, avec le coup de libération, le Gabon, il faut le dire, a été condamné par-ci par-là, vu que pour certains, c’était considéré comme un coup d’État, mais pour les gabonais, une libération. Bon, c’est selon. Mais le président s’est dit, il faut que le Gabon revienne dans sa constitutionnalité.
Alors, il faut dire aussi qu’il avait déjà un capital marketing lui-même. C’est pour cela qu’il dit, la transition, les 19 mois ont fait que lui-même a capitalisé un marketing qui fait que l’élection devrait se passer sans même faire de campagne. Donc, permettez-moi aussi de faire une parenthèse parce qu’aujourd’hui, après élection, beaucoup de gens se lèvent pour s’approprier ou se donner la fraternité de la victoire du président. Moi, je trouve ça vraiment… Comme on dit, ça sera apprécié selon. Mais sincèrement, le président lui-même, qu’on le veuille ou pas, le président avait son capital marketing. Il avait la confiance des Gabonais.
Donc, la victoire était, c’est sa victoire par ses actions avec ses frères d’armes. Ça fait que c’était une sorte de campagne naturelle. Sincèrement, ce capital était capital naturel. Quelqu’un de pragmatique, les Gabonais ont dit, tu nous as montré, on va te donner. Pour dire, ce que nous, nous avons fait, c’est peut-être battre campagne pour réduire l’abstention. Moi, je veux dire, si les Gabonais qui ont battu campagne pour le président, ont battu campagne, leur campagne, ce n’était pas pour faire gagner le président, c’était pour faire réduire peut-être l’abstention. Maintenant, le reste là, le président a gagné naturellement. Moi, je m’attendais même à plus. Parce qu’il faut regarder, il y avait qui en face ? Il n’y avait personne. Il n’y avait personne. Qui pouvait battre ce capital pragmatisme que le président a montré sur 19 mois ? Personne. Moi, je vous assure, même s’il m’était donné d’avoir envie d’être candidat, je ne serai pas candidat parce que j’aurais perdu mon argent pour rien.
Devant un candidat comme ça, on ne pouvait pas gagner. Personne ne pouvait gagner. Donc, ce n’était pas possible. Donc, aujourd’hui vraiment, c’est sa victoire. Comme il dit, c’est la victoire des Gabonais. Vous voyez jusqu’à quel point il partage cela avec humilité ? Il dit, c’est la victoire des Gabonais. Nous tournons une nouvelle page du Gabon et le programme, il dit bien, c’est le nôtre. Vous voyez jusqu’à quel point il partage cela avec sa population, avec son peuple ? Par rapport au programme, si vous regardez, il a six piliers. C’est quelqu’un de pragmatique. Il ne s’est pas rempli d’un programme fleuve qui pourrait même faire douter. Non. Il a six piliers. Il va aller à l’essentiel. Donc, c’est une présidence. C’est sept ans de gouvernance qui s’ouvrent. C’est du pragmatisme dans l’essentiel. Et moi, vraiment, la confiance à ce programme-là, je l’ai à 100%. Maintenant, un être humain est perfectible. Un être humain, ce n’est pas un dieu.
Maintenant, il y a aussi la conjoncture économique. Sur sept ans, la conjoncture économique peut passer du favorable au défavorable, favorable au défavorable. Nous savons que c’est en dent de scie, mais nous pensons qu’avec ce programme, il conduira le Gabon sur sept ans à bon port.
Quelle appréciation faites-vous de cette première mesure ? il a déjà formé un gouvernement ? Il est déjà à l’action. Quelle appréciation faites-vous ?
On s’y attendait. Vraiment, je vous dis, le président a ça de particulier. Il ne parle pas beaucoup. C’est un militaire. Il ne parle pas beaucoup, mais il donne des signes. Et par ces signes, on sent plus ou moins ce qui va arriver. Moi, je vous dis, j’étais étonné des changements. Peut-être pas des personnes particulièrement, mais qu’il allait changer. C’est normal. Bon, qu’il ait changé les collaborateurs. Il faut dire que nous ne naissons pas avec des postes quand nous sommes dans le ventre de nos parents. Ça vient. Ça veut dire, aujourd’hui, vous êtes le collaborateur d’un chef d’État, mais demain, il faut savoir qu’il y aura un autre. Bon, maintenant, est-ce que l’autre sera meilleur que vous ? On ne sait pas. Mais vous, vous avez servi. Il ne faut pas penser que le changement est mauvais forcément. Non.
Il faut donner sa chance à tout le monde, avoir de l’expérience, donner. Que chacun puisse démontrer son talent aux côtés d’un chef de l’État, aux côtés d’un ministre, aux côtés d’un maire, aux côtés de, etc. Donc, sincèrement, moi, ça ne m’a pas étonné, hein, ces changements. Et je vous dis, même moi-même, qui sait, peut-être demain ou après-demain, on pourra me changer. Mais il ne faut pas que je considère cela comme une sanction. Il fait un choix. Un poste, c’est pour un moment. Tout au plus, si 4 ou 5 ans après, on vous change, on vous amène ailleurs. Vous, vous allez faire des autres choses apprendre de nouvelles choses. Il ne faudrait pas que vous restiez en responsabilité et dans une routine. Non. Il faudrait toujours challenger. Il faudrait que ça soit des challenges. Et moi, je pense qu’au bout de 4 ans, 5 ans à un poste un responsable peut aller ailleurs et ne pas considérer que c’est forcément une sanction ou quoi. Non. Ça devrait être naturel dans l’esprit de chacun de nous, de chaque responsable en fonction. Voilà.
Là, on va redescendre au niveau local. C’est attaché à la commune de Owendo. Alors, cette commune fait face à des défis spécifiques en matière d’urbanisme, d’infrastructure et de gouvernement. Quels sont vos priorités pour améliorer les conditions de vie des habitants d’Owendo ?
Owendo a une particularité. Avant, c’était considéré comme une ville dortoir. Donc, les Owendois sortaient le matin, ils allaient travailler à Libreville, ils rentraient le soir pour dormir. Et au fil des années, Owendo s’est transformé en ville presque, on dirait, autonome. Les entreprises sont là. Nous sommes déjà une ville portuaire. Il faut le dire. Les entreprises sont à Owendo. Owendo s’est développé, a eu les infrastructures, comme on dit, les équipements essentiels. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les Owendois restent à Owendo, trouvent l’emploi à Owendo. C’est vrai qu’aujourd’hui, on a le problème de la jeunesse, du chômage de la jeunesse. Mais il y a des stratégies qui font qu’avec les entreprises de Owendo, on va essayer de voir comment résorber cela, soit par la RSE, soit par d’autres mécanismes ou d’autres stratégies qu’on pourra mettre en place.
Donc voilà un peu au fil des années, Owendo est devenu cette ville, un peu autonome, où les habitants restent, travaillent là et ils restent. Maintenant, pour le développement, bien sûr, il y a toujours, on challenge toujours. Les difficultés, il y en a. On va dire sur l’assainissement, le traitement des ordures ménagères, etc. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails de la gestion. Mais ce sont les premiers éléments vraiment que les responsables de la mairie devraient prendre en compte. Bon, maintenant, pour les autres défis tels que le chômage des jeunes, il faut vraiment déployer des stratégies. Mais des stratégies pas forcément au niveau national. Des stratégies au niveau local, adaptées à chaque réalité d’Owendo, dans ce qui nous concerne. Nous avons quelques propositions, mais il faut dire que dans 4 mois, plus ou moins, on sera en pleine campagne. Donc pour aujourd’hui, on les garderait, mais nous avons des propositions, bien entendu, pour les jeunes chômeurs d’Owendo et surtout les jeunes diplômés.
Vous savez, moi, je suis enseignant. Pendant 28 ans, j’ai dit aux étudiants d’être bons, d’être excellents. S’ils ne peuvent pas, mais qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour être bons. Maintenant, ce n’était pas pour former des gens qui vont aller au chômage. Non. Parce qu’on leur prodiguait des conseils, comment même être avec des responsables qui vont les récruter demain, comment se comporter avec des patrons demain, etc. Donc, au fil des années, on a vu que ce chômage des diplômés était devenu vraiment endémique. Certains m’apostrophent en route, à Owendo ou ailleurs, en me disant « Monsieur, quand vous nous parliez à l’époque, c’était pour nous mettre au chômage ? » Non. Mais la première chose que je dis à ceux-là qui m’interpellent, c’est qu’il faut penser à l’auto-emploi. Une des premières stratégies, c’est l’auto-emploi. On peut devenir son propre patron, mais il faut aussi enlever l’idée dans l’esprit de nos jeunes diplômés que j’ai un master, par exemple, en sociologie. Je n’arrive pas à trouver. J’ai postulé à gauche, à droite, je ne trouve pas. Mais ce n’est pas mauvais que de faire une deuxième spécialité sur un an, sur un an et demi, deux ans, adaptée à un secteur qui n’est pas saturé. Se réorienter, se réadapter. Puisque vous avez déjà un master, ça veut dire que vous avez une dextérité de l’esprit.
Vous avez une dextérité, comme on dit, cognitive, pour pouvoir vous adapter rapidement et maintenant, vous mettre en phase avec les emplois qui sont en face de vous. Parce qu’il y en a. Voilà la deuxième stratégie. Maintenant, revenons un peu à l’auto-emploi. Moi, j’attire l’attention souvent des jeunes, puisque je continue à aller tout à l’heure, je cours à la fac, je cours à la fac avec les premières années. Je leur dis, l’auto-emploi, selon ça, l’entrepreneuriat, ce n’est pas seulement avoir des bureaux climatisés, avoir un investissement de 50 millions ou 100 millions. Non, on peut démarrer avec 20 000, 10 000.
Je prends un cas précis. Manicure, pédicure, on trouve des gens dans la rue. On peut lancer une entreprise avec 5 000 FCFA, 10 000 FCFA, acheter l’équipement et puis de quoi nettoyer les ongles des gens, de quoi désinfecter, etc. On s’engage là-dedans. C’est une TPE, c’est une très petite entreprise. Donc, vraiment, il faut aller dans la conscientisation des jeunes dans ce sens-là. Voilà un peu ce que je veux dire par rapport aux jeunes et au chômage.
Maintenant, aux autres concitoyens dire, nous connaissons les problèmes. Les problèmes, c’est que certains quartiers n’ont pas d’eau. Certains quartiers n’ont pas de routes vraiment carrossables qui puissent les emmener jusqu’à devant chez eux, comme on dit en prenant le transport en commun, les taxis, etc. Mais le Président de la République, chef de l’État, Chef du gouvernement, son excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, pendant la transition avait un programme de réhabilitation de toutes les voies secondaires et votre humble serviteur a été à la Présidence, travaillé avec des Conseillers du Président qui était chargé de ça. Et nous avons travaillé, nous avons recensé toutes les voies secondaires d’Owendo du Premier arrondissement comme du deuxième arrondissement. Et ce travail, je vous le dis, est en cours de réalisation. Si nous circulons dans Owendo, vous allez voir, certains panneaux ont déjà été posés certaines voies déjà bétonnées. Donc, ces travaux vont continuer et voir leur terme. Voilà un peu ce qu’on écoute. Pour ce qui est de l’eau, le Président, en passant à Owendo, avait laissé une cagnotte à Owendo. Cette cagnotte-là, nous nous sommes retrouvés avec les responsables de la mairie, le délégué spécial et les adjoints. Nous avons retenu quelques projets prioritaires. Nous avons aussi appelé quelques habitants qu’ils nous fassent des propositions, ce qui montre que notre gouvernance est participative et citoyenne. Et ce qui ressort en priorité c’est mettre en place des forages dans les zones où il n’y a pas d’eau. On en a retenu dix et nous sommes en pourparlers avec des entreprises pour pouvoir mettre ça en œuvre. Il n’y a pas longtemps, avant même les élections, nous avons fait une sortie de la délégation spéciale avec quelques entreprises pour identifier ces sites-là. Et je vous dis, c’est en cours de finalisation. Il y a vraiment du travail. Owendo, je vous assure, ce n’est pas du repos. Il y a vraiment du travail. Tout cela pour le bien, le bien-être des populations Owendoises. Voilà un peu ce que je peux dire sur ce sujet.
Je voudrais encore vous ramener un peu en arrière, sur votre passage à l’Assemblée Nationale. Pendant votre mandat de député, vous avez pratiquement suivi les questions budgétaires, notamment les comptes d’affectation spéciales qui impactent directement les citoyens. Alors, comment évalue-t-on aujourd’hui la gestion des finances publiques sous le magistère d’OLIGUI NGUEMA?
Déjà, il faut mettre ce magistère sur le sceau de la rigueur budgétaire et de la dépense chirurgicale et affectée. J’entends cela dire qu’un franc qui est affecté quelque part doit être dépensé là où ça a été affecté. Donc, moi, je pense que ce magistère sera inscrit dans ce principe. Maintenant, notre passage à l’Assemblée Nationale, déjà, je vous assure que la treizième législature qui a démarré en 2019 jusqu’à, on va dire, 2023, alors, on était déjà dans la commission des finances, dans la sous-commission, dans la commission ad hoc dette et fonctionnement. Donc, tout ce qui est un peu CAS (comptes d’affectation spéciale), on en a parlé. Moi, je retiendrai surtout le CAS sur l’entretien des routes, puisque j’ai eu l’honneur de représenter, sinon la chance, d’être coopté humblement par le président de l’Assemblée Nationale du moment, son Excellence Faustin BOUKOUBI, qui m’avait fait l’honneur de représenter l’Assemblée Nationale au FANER, le FANER qui est le fonds d’entretien routier. Donc, j’étais un membre du conseil d’administration. Je représentais l’Assemblée Nationale. Et il y avait un CAS pour cela. Maintenant, la difficulté, c’est comment débloquer les fonds de ce CAS. Le CAS est là pour faire le travail de l’entretien routier. C’est vraiment, on ne va pas dire que c’est de l’argent qu’il faut chercher ailleurs. Il est là. Puisque c’est renfloué par des taxes, sur les hydrocarbures, nous payons tous le carburant à la pompe et cette taxe est prélevée pour alimenter le CAS etc. Bon, il fallait seulement mettre de la rigueur dans le traitement de ce CAS. Moi je pense que, si les mécanismes de transfert étaient clairs, qu’il n’y aurait pas eu de problème à ce niveau. Mais nous avons vu que certaines routes ont été travaillées. Maintenant, le Président a démarré son mandat quand il a prêté serment. Nous attendons que le CAS soit vraiment affecté pour entretenir nos routes.
Comme je vous ai dit, son magistère vraiment sera sous le sceau de la rigueur budgétaire, de l’utilisation de tout ce qui est affecté à un projet, va aller à la réalisation de ce projet-là. Maintenant, pour ce qui est du fonctionnement, ce que nous pouvons dire, c’est qu’il faudrait que les différents responsables des portefeuilles ministériels puissent vraiment utiliser les budgets comme ça a été voté à l’Assemblée nationale. On trouvait des cas où un ministre a un budget, il n’utilise même pas 20%. Et ça, c’était vraiment incongru, on ne comprenait pas. Parce que quand un responsable demande un budget, c’est en fonction des besoins relevés. On ne peut pas aujourd’hui exprimer des besoins pour un certain volume et après on n’utilise même pas 20% du budget demandé et on revient l’année d’après, devant les Députés leur demander qu’on augmente.
Donc vraiment, moi je demande, je souhaite qu’un regard particulier soit mis sur la dépense. Le besoin a été exprimé, le budget a été voté, que le budget soit utilisé complètement. Ce qui est bien, c’est que le Président ne s’inscrit même pas dans ce qu’on appelait le principe de queue de budget. Il n’en veut plus, il ne veut pas qu’il y ait de queue de budget. Moi je pense qu’il va réitérer cette instruction auprès de ses collaborateurs directs qui sont les membres du gouvernement, puisque le Président de la République, Chef de l’Etat est le Chef du gouvernement pour qu’il n’y ait pas de queue de budget comme cela se faisait avant. Que le franc qui a été affecté soit utilisé.
En tant qu’universitaire et homme politique, comment pensez-vous le domaine de la recherche dans la construction du Nouveau-Gabon ?
Dans ce pays, c’était quand même bizarre. A chaque fois, ça revient qu’il n’y a pas de recherches au Gabon. Mais, nous, nous sommes des enseignants-chercheurs. Il y a des centres de recherche, il y a des laboratoires de recherche. Je vous l’apprends, je suis aussi Directeur du laboratoire de recherche qu’on appelle LARSIG (Laboratoire de recherche en sciences de l’informatique et de gestion). Alors, ça fait plus de 14 ans que ce laboratoire existe. Ce laboratoire pilote un colloque, le CIL (colloque international de Libreville) chaque fin mars de l’année. On vient de terminer en mars la 11ème édition de ce colloque donc cela fait 11 ans qu’il existe et c’est le plus vieux colloque en sciences de gestion dans la région. Nous portons ce colloque, c’est un colloque international qui reçoit des scientifiques de haut niveau dans le domaine de l’informatique et de gestion. Nos collègues d’ailleurs de France, du Canada, à chaque fois il y a une douzaine ou une quinzaine de nationalités qui se réunissent fin mars à Libreville. Et le colloque s’appelle CIL (Colloque International de Libreville). Alors, quand nous faisons des choses comme ça et qu’on entend dire qu’il n’y a pas de recherche au Gabon, moi ça me fait un peu sourire. Il y a le CENAREST, il y a l’IFAMETRA et autres, il y a tous ces laboratoires, ces centres de recherche qui font des choses, qui produisent des choses. Il y a le CIRMF, il y a tout ça. Alors, vraiment, il y a le CERDIMO et le LEA en économie, etc. Ce sont des laboratoires qui me viennent en tête pour vous dire que là-dedans il y a des chercheurs chevronnés qui sont au taquet, il y a des chercheurs dedans et ils font des choses. Maintenant, c’est aussi là notre péché à nous Chercheurs, il faudrait que nous fassions sortir nos recherches des laboratoires pour servir dans la cité. Il faut que nos recherches, qui sont « in » comme on dit, soient maintenant « out ». Il faut communiquer plus nos résultats de recherche. Je prends un exemple.
Un laboratoire réfléchit sur un problème économique du Gabon. Les résultats sortent, ça reste là au laboratoire, lettre morte, ça reste dans le labo. Non, on doit aujourd’hui aller vers le Ministre de l’économie ou vers le Président qui est le Chef du gouvernement, lui dire voilà ce que nous pouvons proposer par rapport à tel problème, voilà ce que la recherche et les résultats disent. C’est maintenant à lui, soit de mettre ça en musique, soit voilà de confier à ses collaborateurs ces résultats de recherche en les transformant en une politique publique. Au moins la recherche servirait. On vulgariserait nos résultats et ça pourrait emmener le développement. Aujourd’hui, il faut vraiment créer cette passerelle là pour que les recherches et leurs résultats ne restent plus dans les laboratoires comme, je ne sais pas, trophées du Chercheur ou du laboratoire. Voilà, c’est ce qui nous permet d’avancer dans les grades universitaires. Il ne faut pas que cela soit seulement des recherches pour avancer en grade mais des recherches utiles. Il faut que ce soit des recherches qui servent au pays, au développement du pays.
Je vous dis, moi-même, je reconnais mon péché. Je prends un exemple. J’ai fait au moins 6 à 7 articles sur la fonction publique du Gabon. Il y a des résultats qui ne sont pas mal. Je vous dis, je ne resterai pas là, je prendrai ces résultats de recherche, je vais essayer de relier tous ces articles et j’irai donner ça au ministre de la fonction publique pour qu’elle essaie de voir si elle peut prendre des choses et mettre ça en musique, etc. Je dirais qu’on devrait généraliser cette démarche. On devrait généraliser, mais créer une passerelle parce que les laboratoires, nos laboratoires devraient être des laboratoires citoyens, des laboratoires au service du gouvernement et du pays. Voilà, c’est ce que je peux dire sur la recherche.
Quels devraient être, selon vous, les trois chantiers prioritaires que le gouvernement de la 5e République devrait mener durant ce septennat, et comment votre commune pourrait-elle en bénéficier ?
Je saute pieds joints. De toute manière, c’est dans les piliers du projet de société de Président. L’électricité, le chômage de jeunes. Et ce serait étonnant que je le dise, voilà les deux premiers. Le troisième, il y aura deux en ex aequo, Booster l’économie et juguler le chômage. Et créer de l’emploi pour les jeunes chômeurs. Voilà les trois priorités. Bon, il faut quand même signaler. Avant même l’élection présidentielle, les cours de matières premières ont baissé dans le monde. Les prix des matières premières ont baissé. Ce qui fait qu’on va connaître un ralentissement un peu de l’économie ou de la croissance qui ferait que certains projets, je ne dirai pas qu’ils seront supprimés, mais seront ralentis un peu. Je sais que le Président a beaucoup de ressources pour trouver des stratégies avec son gouvernement, le Vice-Président du gouvernement, avec lui, qu’ils trouvent les voies et moyens pour essayer de contrecarrer cet élément conjoncturel qui pourrait faire en sorte qu’il y ait un ralentissement dans l’exécution des projets du gouvernement. Parce que, qui dit baisse des prix des matières premières dit, baisse des recettes. Même si nous sommes dans une politique de diversification de notre économie au Gabon, les matières premières sont l’essentiel qui fait entrer nos recettes. Et quand les prix de ces matières baissent, les recettes ne suivent pas. Mais je sais qu’il y a suffisamment de ressources intellectuelles dans le gouvernement. Le Président en tête et le Vice-président du gouvernement en second pour essayer de trouver les voies et moyens pour contrecarrer les effets de cette baisse des prix des matières premières. Voilà un peu ce que je veux dire. Je tiens aussi à saluer que le Président de la République Chef de l’Etat, Chef du gouvernement, en maître de musique, ait nommé le Vice-Président du gouvernement M. Alexandre Barro CHAMBRIER qui est un économiste de haut vol, un Agrégé, qui est Professeur en économie, et puis le ministre d’Etat, ministre de l’économie, des finances et de la dette qui est un banquier, M. Henri-Claude OYIMA, qui est un financier de très haut vol. Ces deux personnalités par leur présence au gouvernement, présentent des visages connus à l’international auprès des institutions financières et des bailleurs de fonds. Ces deux visages d’économiste et de financier peuvent faire en sorte que la confiance des bailleurs de fonds envers notre pays soit au beau fixe. C’est bien en matière d’emprunt ou des finex (financements extérieurs) pour l’économie. Ces visages vont rassurer nos bailleurs de fonds à l’international pour nous accompagner dans les projets que le Président Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a retenus dans les six piliers de son projet.
Je tenais à saluer ce choix parce que je sais que ça, ça compte beaucoup. Le Vice-Président Alexandre Barro CHAMBRIER a été un ancien de la Banque mondiale, il a géré plus de 29 pays africains, donc il a vraiment le background adapté pour la tâche. Et puis le ministre d’Etat, ministre d’Etat, ministre de l’économie, des finances et de la dette, M. Henri-Claude OYIMA, deux pointures qui pourraient faire en sorte que cette confiance soit renouée, que les bailleurs de fonds soient vraiment rassurés.
On sait que vous êtes un homme de terrain, un homme d’action aussi, vous avez forcément un projet pour cette commune-là. Quelles sont vos ambitions dans les mois, les années à venir pour la commune d’Owendo ?
Je vais essayer de vous étonner, quand j’étais Député entre 2019-2023, je disais c’est vrai au niveau de l’État, l’Assemblée nationale est une école, une grande école, pour apprendre beaucoup de choses à une échelle macro, au niveau de l’État, c’est une plateforme qui n’est pas mal et j’ai beaucoup appris. Après je me suis dit, c’est vrai, mais nous sommes à un niveau macro. Moi, j’aime tellement l’action que j’ai dit, un niveau meso tel qu’une commune au niveau de la communauté locale me plairait bien, comme ça on voit les résultats des actions posées directement sur le terrain auprès de nos concitoyens. Quand vous avez les populations qui vous sollicitent avec des problèmes différents tous les jours à résoudre c’est cela un challenge. Moi le Président était encore Président de la transition, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA m’a fait l’honneur de me nommer Délégué Spécial adjoint 1 ici à la Mairie centrale de la commune d’Owendo et je le remercie encore. Cela est une autre école j’apprends tout le temps est les approches ne sont pas les mêmes tous les jours.
Quel poste exaltant ! tellement que ça bouge. Il y a vraiment de l’action. Bien sûr je seconde le Délégué Spécial le Général de division Arnaud Sandri Nombo. C’est tellement exaltant que les problèmes sont différents chaque jour. Tous les jours les problèmes sont différents je les attaque, vous ne venez pas avec des idées déjà arrêtées ou préconçues. Vous venez, vous trouvez ce que vous trouvez et vous cherchez des solutions et je trouve ça tellement exaltant tellement vivant. C’est passionnant. J’ai presque une faiblesse de dire que j’aimerais bien me battre aux élections locales pour essayer de briguer un mandat de maire en tout cas de briguer un mandat au local pour pouvoir continuer cette œuvre passionnante. L’action et tous les jours suffit sa peine quand je rentre le soir chez moi, mais je vous assure la journée est complète et pleine parce qu’on sent qu’on a travaillé. Je ne dis pas qu’ailleurs on ne travaille pas mais les difficultés que vous rencontrez tous les matins jusqu’à 16h-17h sont tellement différentes. Il n’y a pas de week-end, vous travaillez car il y a des cas d’urgence, il faut être là, il faut être présent.
Les problèmes sont tellement différents que le fait d’avoir cette dextérité cognitive pour trouver des stratégies, trouver des solutions, je pense que c’est ce qui me convient le mieux. Voilà tout ce que je peux vous dire sans trahir un secret.
En conclusion, merci d’abord de m’avoir ouvert votre plateforme de m’avoir donné cette occasion pour m’ouvrir un peu par rapport à ce qui s’est passé au Gabon depuis le 30 août jusqu’aujourd’hui. Mais je souhaite vraiment que le Président réussisse ce mandat de sept ans. Mais réussir le mandat ne dépend pas de lui-même. Il l’a dit lui-même : je compte sur le peuple gabonais et sur tous ceux qui vont m’accompagner, donc ses collaborateurs directs et nous tous qui sommes au service des populations donc de l’Etat. Donc je souhaite vraiment que tout le monde prenne la mesure de la chose et que les Gabonaises et les Gabonais voient cette ère nouvelle qui s’ouvre, les premiers 7 ans du Président Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA. Moi je souhaite déjà aujourd’hui, qu’il ait un deuxième mandat déjà car le chantier GABON est énorme pour un seul mandat. Vous voyez là où je me positionne, mais les premiers 7 ans, que les Gabonais voient ce qu’il leur a dit. L’engagement qu’il a pris, vraiment je souhaite bon vent au Président de la République, Chef de l’état, Chef du gouvernement, son Excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, avec nous tous puisque c’est nous tous qui l’accompagnons à tous les niveaux donc nous nous souhaitons vraiment plein succès à ces 7 ans là.
Je vous remercie