Accueil » Présidentielle en Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo soutient le PDCI

Côte d’Ivoire 2025 : Le retour fracassant de Laurent Gbagbo sur l’échiquier politique

La scène politique ivoirienne connaît des bouleversements majeurs à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, avec le retour en force de Laurent Gbagbo, l’ancien président au destin tumultueux. Malgré son inéligibilité due à une condamnation par la justice ivoirienne, le leader historique de l’opposition a effectué un retour remarqué en apportant son soutien au PDCI, après l’exclusion retentissante de son candidat phare Tidjane Thiam. Ce revirement politique inattendu jette une lumière crue sur les fractures persistantes de la société ivoirienne et annonce une campagne électorale haute en tension.

Le paradoxe Gbagbo : absent des urnes mais omniprésent dans le débat

À 79 ans, Laurent Gbagbo incarne plus que jamais le symbole d’une opposition irréductible au pouvoir d’Alassane Ouattara. Son récent meeting à Abidjan, ponctué du slogan incendiaire “Trop, c’est trop”, a démontré sa capacité intacte à mobiliser les foules. Bien que radié de la liste électorale en raison de sa condamnation à 20 ans de prison pour son rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011 – malgré son acquittement par la CPI -, l’ancien président conserve une influence déterminante sur le jeu politique. Son diagnostic d’une Côte d’Ivoire “fracturée en deux” entre “opprimés” et “privilégiés” trouve un écho particulier dans un contexte de difficultés économiques persistantes.

L’affaire Thiam : un séisme politique aux répliques imprévisibles

L’exclusion de Tidjane Thiam, l’ancien patron de Credit Suisse porté par le PDCI, a créé un vide politique que Gbagbo s’empresse de combler. La décision judiciaire arguant de la perte de sa nationalité ivoirienne en 2022 – malgré sa renonciation à la nationalité française en mars 2025 – a porté un coup dur à l’opposition institutionnelle. Dans ce chaos, le positionnement de Gbagbo apparaît comme un calcul stratégique habile : en proposant son soutien au PDCI tout en maintenant son propre parti (PPA-CI), il se pose en faiseur de roi tout en préservant son influence. Sa déclaration équivoque – “Nos amis du PDCI discutent, se disputent, mais c’est leur problème intérieur. On doit les soutenir pour qu’ils ne disparaissent pas.” – révèle autant une main tendue qu’un avertissement.

 

À quinze mois du scrutin, la Côte d’Ivoire s’achemine vers une élection potentiellement explosive. Les thèmes chers à Gbagbo – inégalités sociales, justice transitionnelle, réconciliation nationale – risquent de dominer la campagne. Le pouvoir en place devra naviguer entre fermeté face à ce retour en force et ouverture pour éviter une nouvelle polarisation de la société. Une chose est certaine : malgré son absence officielle des urnes, Laurent Gbagbo s’impose déjà comme l’ombre portée sur cette élection cruciale pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.

 

Partagez cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *