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Disparition de deux opposants au Mali : HRW tire la sonnette d'alarme - Afrik First

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Disparition de deux opposants au Mali : HRW tire la sonnette d’alarme

 

L’organisation Human Rights Watch (HRW) a révélé ce week-end la disparition de deux opposants au Mali , dans un contexte de tension croissante entre la junte au pouvoir et les partis politiques. Les deux hommes, enlevés par des individus armés, n’ont toujours pas été retrouvés, suscitant l’inquiétude de leurs proches et des organisations de défense des droits humains.

Un mode opératoire troublant

Selon le rapport de HRW, le secrétaire général du parti d’opposition Convergence pour le développement du Mali (Codem), Abba Alhassane, 68 ans, a été arrêté à son domicile de Bamako dans la nuit du 8 mai par « des hommes armés et masqués se présentant comme des gendarmes ». Les témoins interrogés par l’ONG décrivent une intervention rapide et violente : les individus ont forcé la porte avant d’embarquer l’octogénaire dans une voiture banalisée.

Le même jour, à Kati, localité située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, El Bachir Thiam, responsable du parti Le Changement (Yelema), était interpellé dans la rue par « des hommes non identifiés », selon des sources locales citées par HRW.

Des recherches infructueuses

Les proches des deux disparus ont immédiatement entamé des démarches pour localiser leurs camarades. « Nous avons fait le tour de tous les commissariats et brigades de gendarmerie de Bamako et Kati, personne ne pouvait nous donner d’information », témoigne sous anonymat un membre du Codem contacté par nos soins.

Cette version est corroborée par HRW qui affirme dans son communiqué que « les autorités n’ont fourni aucune explication sur le sort réservé à ces deux personnalités politiques ».

La junte se réfugie derrière « les besoins de l’enquête »

Contacté par l’AFP, un responsable du ministère de l’Administration territoriale a reconnu, sous couvert d’anonymat, que les deux hommes étaient « entendus par les autorités compétentes pour des besoins d’enquête ». Une déclaration qui contraste avec l’absence de toute procédure judiciaire officielle.

Ces disparitions surviennent alors que les partis politiques maliens tentent depuis plusieurs semaines de s’organiser face à la junte du colonel Assimi Goïta. Le 3 mai dernier, une coalition de l’opposition avait réussi à rassembler plusieurs centaines de personnes dans les rues de Bamako, une première depuis le coup d’État de 2021.

La communauté internationale s’inquiète

La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a exprimé sa « profonde préoccupation » dans un communiqué publié ce lundi, exigeant « que la lumière soit faite sur le sort de ces citoyens ».

De son côté, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU rappelle que « les disparitions forcées constituent une violation grave du droit international » et appelle les autorités maliennes « à respecter leurs obligations en matière de protection des droits fondamentaux ».

Chiffre clé : Selon l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), c’est la quatrième disparition d’opposants politiques enregistrée depuis le début de l’année 2025.

Une stratégie d’intimidation ?

Pour les observateurs politiques, ces enlèvements s’inscrivent dans une logique d’étouffement des voix dissidentes. « La junte envoie un message clair à l’opposition : toute contestation sera sévèrement réprimée », analyse Drissa Traoré, chercheur au Centre d’études politiques ouest-africaines.

Cette analyse est partagée par les familles des disparus qui, sous couvert d’anonymat par crainte de représailles, dénoncent « une stratégie de terreur » visant à décourager toute mobilisation contre le pouvoir militaire.

Quelles suites ?

Alors que les recherches se poursuivent, la pression internationale pourrait s’accentuer dans les prochains jours. Plusieurs ONG, dont Amnesty International, préparent des actions coordonnées pour exiger la libération des deux hommes.

Sur le terrain, les partis d’opposition appellent à « une mobilisation pacifique mais déterminée » pour exiger des comptes au régime. Une marche est d’ores et déjà annoncée pour le week-end prochain à Bamako, sous haute surveillance des forces de l’ordre. La situation est quand même inquiétante.

 

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