Oyem vibre au rythme d’un meeting historique pour Oligui Nguema

 Le stade Engong d’Oyem a connu ce mercredi une nuit politique mémorable. Brice Clotaire Oligui Nguema, candidat du Rassemblement des Bâtisseurs (C’BON), a clôturé sa campagne nationale dans le Woleu-Ntem par un meeting-monstre, transformant l’enceinte sportive en une mer humaine où près de 15 000 supporters ont scandé leur soutien au « bâtisseur du Gabon nouveau ».

Un retour aux sources chargé d’émotion

« Je suis chez moi, nous sommes chez nous ! », a lancé le candidat, descendant d’Akoma Mba, sous les ovations d’une foule venue des cinq cantons du Woleu. Dans un discours empreint de symbolisme, il a rappelé ses racines fang : « Avec ce sang qui coule dans mes veines, j’ai acquis les talents de bâtisseur ». Une référence appuyée à l’héritage culturel du Septentrion, ponctuée par des danses traditionnelles ekang.

Un projet en six piliers pour le Gabon

Face à ses « pères, mères et frères » comme il aime à les nommer, Oligui a détaillé sa vision en six axes majeurs. Il a d’abord mis l’accent sur les infrastructures avec un ambitieux programme de modernisation du réseau routier et d’électrification rurale, touchant particulièrement les zones enclavées du nord. Pour la jeunesse, il a présenté son plan « 20 000 emplois » qui sera financé via un système de microcrédits accessible aux jeunes entrepreneurs.

En matière de santé, le candidat s’est engagé à la construction d’hôpitaux de référence dans chaque province, promettant de mettre fin aux évacuations sanitaires coûteuses. Le volet éducation n’a pas été en reste avec l’annonce de la gratuité des manuels scolaires et l’installation de cantines dans les établissements ruraux.

Pour la souveraineté nationale, Oligui a défendu un programme d’autosuffisance alimentaire qui s’appuiera sur des pôles agricoles répartis sur l’ensemble du territoire. Enfin, concernant la gouvernance, il a promis une digitalisation complète de l’administration pour lutter contre la corruption et améliorer les services aux citoyens.

« Nous bâtirons pierre après pierre un Gabon où chacun trouve sa place », a-t-il promis, brandissant un marteau d’ouvrier – symbole désormais emblématique de sa campagne.

Une ferveur sans précédent

Dès l’atterrissage à Ewor Mekok, l’enthousiasme a gagné toute la province. À Bitam, des jeunes ont déployé une banderole de 50 mètres le long de la route principale; à Mitzic, des femmes en tenue traditionnelle ont entonné des chants d’accueil transmis de génération en génération. Mais c’est à Oyem que l’émotion a atteint son paroxysme quand le candidat, visiblement ému, a évoqué la mémoire de son père devant la tribune officielle où siégeaient notables et anciens combattants de la province.

L’international aux aguets

Alors que des observateurs du Commonwealth, de l’Union Africaine et de la Francophonie surveillent attentivement le déroulement du scrutin, ce meeting a démontré l’ancrage régional d’Oligui Nguema. « Ici, le 12 avril, ce sera 100% pour notre fils ! », clame Madeleine, commerçante au marché central d’Oyem. Une ferveur populaire qui explique peut-être pourquoi le candidat a lancé, sur un ton légèrement provocateur : « Ai-je vraiment besoin de faire campagne chez moi ? »

Dernière ligne droite

Après cette apothéose septentrionale, la campagne s’achèvera à Libreville vendredi par un ultime rassemblement. Mais un message est déjà parfaitement clair : dans le Woleu-Ntem qui avait voté « oui » à 97% lors du récent référendum constitutionnel, Oligui Nguema joue en terrain conquis. Reste à savoir si cette ferveur populaire se traduira effectivement en bulletins dans l’urne samedi prochain.