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« Je vous aime » : Oligui Nguema scelle son pacte avec les Gabonais  lors d’une cérémonie de prestation de serment historique

Le président gabonais a officiellement pris ses fonctions ce samedi 3 mai lors d’une cérémonie historique à Libreville, mettant fin à la transition militaire instaurée il y a 19 mois.

« Aujourd’hui, je n’accède pas simplement à la magistrature suprême. Je prends un engagement : l’engagement de servir, de protéger et d’unir tous les Gabonais, y compris ceux de la diaspora. C’est le sens de mon serment prononcé ce jour. » Ces mots solennels ont marqué l’entrée officielle de Brice Clotaire Oligui Nguema à la tête du Gabon.

Une journée mémorable dans la capitale

Après une grande pluie la veille qui a laissé place à une nature resplendissante, Libreville s’est réveillée dans une effervescence particulière ce samedi. Dès 7 heures du matin, les rues de la capitale étaient encombrées de citoyens venus des quatre coins de la ville pour assister à cet événement historique.

Le stade d’Angondjé, également connu sous le nom de stade de l’amitié sino-gabonaise, a accueilli près de 40 000 personnes venues célébrer cette investiture. Pour la première fois dans l’histoire du pays, une cérémonie de prestation de serment présidentielle s’est déroulée devant un public aussi large. La foule, parée d’habits aux couleurs nationales et à l’effigie du président, a patienté dans une ambiance festive.

Le général-président a fait son entrée vers 13h30, saluant la foule depuis une voiture au toit ouvert, vêtu d’un costume sombre et arborant une écharpe rouge sur le torse. Plébiscité le 12 avril avec 94,85% des voix, il prend officiellement les commandes du pays pour un mandat de sept ans selon la nouvelle Constitution approuvée par référendum en novembre 2024.

Une présence internationale marquée

La cérémonie a été rehaussée par la présence de seize chefs d’État africains, parmi lesquels Umaro Sissoco Embalo (Guinée Bissau), Adama Barrow (Gambie), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique) et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale). Le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, actuellement en négociations concernant le conflit dans l’Est de la RDC, étaient également présents.

« Désormais, le Gabon est membre à part entière des États démocratiques et sera à tout jamais un modèle type de transition réussie », a déclaré Faustin-Archange Touadéra en tant que facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEAC) pour la transition gabonaise.

La France était représentée par son ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad.

Fin de la transition militaire

Cette cérémonie marque officiellement la fin du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), l’organe mis en place après le coup d’État qui a mis fin à plus de 55 ans de règne de la famille Bongo. « La prestation de serment par le président de la République élu […] mettra fin à la présidence de transition et conduira au retour à l’ordre constitutionnel civil », avait annoncé quelques jours auparavant le colonel Ulrich Manfoumbi, porte-parole du CTRI, officialisant le « retour des militaires dans leurs casernes ».

Les défis à venir

De sérieux défis attendent désormais le président Oligui Nguema à la tête du Gabon, pays riche en pétrole mais dont l’économie est en difficulté. Le réseau électrique vieillissant occasionne de nombreuses coupures, le chômage des jeunes avoisine les 40%, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées, et la dette du pays devrait atteindre 80% du PIB en 2025.

Durant la transition, le président s’est présenté comme un « bâtisseur » en lançant de nombreux chantiers de construction et a promis de « sévir » contre la corruption.

Vers un retour complet à l’ordre constitutionnel

Pour compléter le retour à l’ordre constitutionnel, le calendrier des prochaines élections législatives et sénatoriales, ainsi que la désignation des membres de la Cour constitutionnelle, sont annoncés pour la fin 2025. Ces étapes seront cruciales pour consolider la démocratie gabonaise.

Le discours du président s’est conclu par une phrase qui a ému l’assistance : « Peuple gabonais, je vous aime ». Ces mots, empreints de symbolisme, ont été accueillis par les acclamations de la foule, témoignant du lien fort que le nouveau président cherche à établir avec ses concitoyens.

 

 

De notre envoyé spécial au Gabon

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