Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé une « nouvelle phase »…
Un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye, une nouvelle ère ?

Il y a un an, le Sénégal vivait un tournant historique avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’opposition, dès le premier tour. Cette victoire marquait la troisième alternance démocratique du pays, avec un plébiscite de 54 % des voix pour le projet du Pastef, promettant une rupture totale et un Sénégal nouveau. Un an plus tard, où en est le pays ?
Élu sur des promesses de lutte contre la corruption et de réduction du train de vie de l’État, Bassirou Diomaye Faye a rapidement mis en place des mesures concrètes. Les audits des comptes publics et la réduction du protocole présidentiel lors des voyages ont marqué une volonté de transparence et de rigueur dans la gestion des affaires publiques.
Pour Moussa Diaw, professeur en sciences politiques à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, cette gouvernance traduit une rupture notable. L’audit des finances publiques des cinq dernières années, rendu public par la Cour des comptes, illustre cette volonté de vérité et de transparence. Cependant, les résultats révèlent une dette publique colossale, atteignant près de 100 % du PIB, héritée de l’administration précédente.
La situation budgétaire a pris de court les nouvelles autorités, selon Alassane Ndao, enseignant-chercheur en sciences politiques. La nécessité de revenir à l’équilibre budgétaire impose des mesures de rigueur impopulaires, bouleversant le calendrier des réformes structurelles promises. La dégradation de la note du pays par l’agence Moody’s ajoute à ces défis.
Les attentes de la population en matière d’emploi et de baisse du coût de la vie restent élevées. Les premières mesures, comme la réduction du prix du pain et du riz, semblent déjà loin. L’impatience grandit, avec des menaces de grève dans plusieurs secteurs et des critiques de la société civile.
Les autorités mettent en avant des réformes dans le domaine du foncier et de l’agriculture, ainsi que des mesures pour promouvoir la transformation locale des arachides. Cependant, des voix s’élèvent pour réclamer des réformes législatives urgentes, notamment dans le secteur de la justice, où des lois répressives restent en vigueur.
L’exécutif promet de poursuivre les réformes et de chercher des solutions pour financer son programme, notamment auprès du FMI. Toutefois, la capacité à concrétiser ces promesses dans un contexte budgétaire contraint reste à démontrer.