Le Gabon tourne officiellement la page de la transition militaire. Brice Clotaire Oligui Nguema, artisan…
Gabon/Nominations : Oligui Nguema dessine les contours de son exécutif pour lancer son septennat

À peine investi à la tête de l’État gabonais, le président Brice Clotaire Oligui Nguema accélère la mise en place de son dispositif exécutif. En l’espace de 48 heures après son investiture officielle, deux nominations stratégiques ont été annoncées, signalant clairement les orientations de la nouvelle gouvernance pour les sept prochaines années.
Une architecture exécutive renforcée et équilibrée
Ce lundi 5 mai 2025, le secrétaire général de la présidence, Guy Rossatanga-Rignault, a rendu publiques deux nominations majeures : Séraphin Moundounga est désigné Vice-président de la République, tandis qu’Alexandre Barro Chambrier devient Vice-président du gouvernement. Ces désignations, conformes aux dispositions de la Constitution promulguée le 19 décembre 2024, illustrent fort bien la volonté présidentielle sans détour d’installer rapidement une équipe dirigeante solide.
« Ces nominations interviennent dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel, amorcé avec l’investiture du chef de l’État le 3 mai dernier », précise un communiqué de la présidence. Elles confirment également l’activation effective des nouvelles institutions prévues par la Constitution post-transition.
Deux profils d’expérience aux postes clés
Les choix opérés par le président Oligui Nguema ne doivent rien au hasard. Séraphin Moundounga, juriste de formation et ancien bâtonnier, a déjà occupé plusieurs fonctions ministérielles, notamment à la Justice et à l’Enseignement supérieur. Après avoir pris ses distances avec le régime précédent en 2016, cet homme réputé pour son intégrité fait figure de caution morale pour le nouveau pouvoir.
De son côté, Alexandre Barro Chambrier, économiste formé à l’Université Paris-Dauphine, ancien ministre du Pétrole et du Plan, apporte une expertise technique et une vision réformatrice. Sa connaissance des institutions financières internationales – il a représenté le Gabon auprès du FMI – constitue un atout majeur pour un pays en quête de relance économique.
Une répartition stratégique des responsabilités
La nouvelle architecture institutionnelle dessine une répartition claire des rôles. Le Vice-président de la République seconde directement le chef de l’État et peut assurer l’intérim en cas d’empêchement temporaire de celui-ci. Il représente également la plus haute autorité dans la hiérarchie protocolaire après le président.
Quant au Vice-président du gouvernement, il veille à la cohérence des politiques publiques et sert de courroie de transmission entre la présidence et l’appareil gouvernemental, tout en supervisant des dossiers prioritaires confiés par le chef de l’État.
Un signal politique fort
Ces premières nominations sont interprétées par les observateurs comme un message d’ouverture et de rassemblement. « En choisissant ces deux personnalités aux parcours différents mais complémentaires, le président Oligui Nguema cherche à bâtir un exécutif de consensus capable de transcender les clivages traditionnels », analyse un politologue de l’Université Omar Bongo.
La composition de cette équipe dirigeante reflète également la volonté de conjuguer rupture et continuité : rupture avec les pratiques décriées du passé, mais continuité dans l’expertise et la connaissance des dossiers stratégiques du pays.
Les prochaines étapes attendues
Ces nominations constituent la première pierre d’un édifice gouvernemental encore en construction. Les prochains jours devraient voir l’annonce d’un Premier ministre et la formation d’un gouvernement complet. Les attentes citoyennes demeurent fortes après la période de transition, notamment sur les questions de développement économique, de justice sociale et de renforcement institutionnel.
La rapidité avec laquelle le président Oligui Nguema procède à ces nominations témoigne d’une volonté d’imprimer sa marque dès le début de son mandat et d’engager sans délai les réformes promises durant la campagne électorale. Ces premiers choix dessinent déjà les contours d’un septennat qui se veut à la fois ambitieux et rassembleur pour le Gabon.