Le Gabon tourne officiellement la page de la transition militaire. Brice Clotaire Oligui Nguema, artisan…
Le Gabon retrouve sa place au sein de l’Union Africaine : un tournant historique

Le Gabon vient de franchir une étape décisive dans son processus de retour sur la scène internationale. Ce mardi 30 avril 2025, le pays a officiellement réintégré l’Union Africaine après 19 mois de suspension, marquant ainsi la fin d’une période d’isolement diplomatique. Cette décision unanime du Conseil de paix et de sécurité de l’UA consacre les efforts de stabilisation et de réformes engagés par les autorités de transition.
Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a exprimé une satisfaction palpable dans un message personnel publié sur ses canaux officiels. « Ce jour restera gravé dans notre mémoire collective comme celui où le Gabon a retrouvé sa juste place parmi les nations africaines », a-t-il déclaré, soulignant le caractère symbolique de cette réintégration. Le chef de l’État a particulièrement insisté sur la dimension collective de cette réussite, rendant hommage au « peuple gabonais dans sa diversité » pour avoir su préserver l’unité nationale durant cette période charnière.
Cette réhabilitation internationale intervient après un examen minutieux des réformes politiques et institutionnelles mises en œuvre depuis août 2023. Les observateurs notent que le Gabon a su répondre aux exigences de l’UA en matière de restauration de l’ordre constitutionnel, de respect des droits fondamentaux et d’organisation d’un processus électoral inclusif. La feuille de route de la transition, bien qu’ambitieuse, a été suivie avec une rigueur qui a convaincu les partenaires africains du sérieux des engagements gabonais.
Sur le plan diplomatique, ce succès représente bien plus qu’une simple formalité administrative. Il ouvre la voie à une participation pleine et entière du Gabon aux instances décisionnelles continentales, notamment dans des domaines stratégiques comme la sécurité régionale, l’intégration économique ou la gestion des enjeux environnementaux. Le pays pourra désormais peser de tout son poids dans les grands dossiers africains, à commencer par ceux concernant la zone CEMAC dont il est un pilier historique.
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Les implications économiques de cette réintégration sont tout aussi significatives. Le Gabon retrouve accès aux mécanismes de financement et programmes de développement de l’UA, un atout non négligeable dans un contexte où le gouvernement s’emploie à relancer une économie mise à mal par plusieurs années de difficultés. Les secteurs clés comme l’agriculture, les infrastructures ou le numérique pourront bénéficier de nouveaux partenariats continentaux.
Cette décision tombe à point nommé pour le président Oligui Nguema, à quelques mois des élections générales qui doivent marquer l’aboutissement du processus de transition. Elle renforce considérablement sa légitimité sur la scène internationale et conforte sa position comme artisan d’une transition réussie. Les capitales africaines semblent avoir choisi de tourner la page des tensions initiales pour accompagner Libreville dans cette nouvelle phase de son histoire.
Dans les rues de la capitale gabonaise, l’annonce a été accueillie avec un mélange de fierté et d’espoir. « C’est la preuve que notre pays est sur la bonne voie », confie un commerçant du centre-ville de Libreville, tandis qu’un universitaire y voit « la reconnaissance des sacrifices consentis par tous les Gabonais durant cette période de transition ». Reste maintenant à transformer cette victoire diplomatique en progrès tangibles pour la population, dans un contexte où les attentes sociales demeurent élevées.
Avec cette réintégration, le Gabon tourne résolument une page de son histoire et se projette vers l’avenir. Le pays peut désormais reprendre pleinement sa place dans le concert des nations africaines, fort des enseignements tirés de cette période mouvementée et déterminé à jouer un rôle constructif dans la construction de l’Afrique de demain.