Avec ses 17 millions d'habitants répartis sur 196 712 km², le Sénégal s'impose comme l'une…
Sénégal : l’ombre du Covid-19 plane sur d’anciens hauts responsables

Dakar, 18 avril 2025 – La gestion des fonds anti-Covid au Sénégal refait surface avec fracas. Deux ans après les révélations accablantes de la Cour des comptes, une vingtaine de personnes – cadres du ministère de la Santé, fournisseurs privés et figures culturelles – ont été interpellées pour détournement de deniers publics et faux en écriture. Un scandale qui révèle comment des milliards destinés à la lutte sanitaire ont été détournés au profit de dépenses insolites.
Un pillage organisé en pleine crise
Entre 2020 et 2021, plus de 770 milliards de FCFA (1,1 milliard d’euros) étaient mobilisés pour juguler la pandémie. Pourtant, le rapport de la Cour des comptes avait déjà exposé en 2022 des pratiques choquantes :
- 240 millions de FCFA en bacs à fleurs pour le ministère de l’Urbanisme
- 40 millions de FCFA pour un cocktail protocolaire
- 321 millions de FCFA en tracteurs agricoles détournés par le Commerce
- 4 milliards de FCFA de retraits en liquide, dont 2,5 milliards devaient acheter des masques
Pourquoi maintenant ? Le rôle clé de l’alternance
L’enquête dormait depuis 2023, mais l’arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko a relancé les investigations. Le Premier ministre, qui promettait « la fin de l’impunité », semble tenir parole : les interpellations visent désormais des cercles proches de l’ancien président Macky Sall. Parmi les cibles, l’ex-ministre du Développement communautaire Mansour Faye (beau-frère de Sall), accusé d’avoir gaspillé 399 millions de FCFA sans justification.
Une affaire aux ramifications politiques
Si l’opposition dénonce une « chasse aux sorcières », les faits sont têtus : surfacturations, paiements en cash illégaux et marchés truqués ont siphonné l’argent des contribuables. Le préjudice total est estimé à 20 milliards de FCFA (30 millions d’euros).
Prochaine étape : Les interrogatoires pourraient révéler si des membres clés de l’ancien régime sont impliqués. Une chose est sûre : ce dossier explosif teste les promesses de transparence du nouveau pouvoir.