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Au Bénin, deux ans de prison requis contre Steve Amoussou, un cyberactiviste critique du pouvoir

 

 

La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) du Bénin a requis deux ans de prison ferme et une amende d’un million de francs CFA contre Steve Amoussou, un cyberactiviste bien connu pour ses critiques envers le gouvernement du président Patrice Talon. Amoussou est accusé d’avoir diffusé de fausses nouvelles et d’avoir provoqué à la rébellion via un compte anonyme intitulé « Frère Hounvi », qui comptait près de 75 000 abonnés.

 

Le compte « Frère Hounvi » est célèbre au Bénin pour ses tribunes audio virales, critiquant ouvertement le pouvoir en place. Depuis l’incarcération de Steve Amoussou, les publications de ce compte ont cessé, ce qui a été souligné par un substitut du procureur lors d’un réquisitoire lundi 14 avril. Le procureur a accusé Amoussou de s’être réfugié derrière un sentiment d’impunité, utilisant l’anonymat pour injurier et intimider des personnes, justifiant ainsi la demande de deux ans de prison. Le verdict est attendu pour le 26 mai.

 

Les avocats de la défense, dont Me Magloire Yansunu, ont plaidé pour une relaxe, arguant que le dossier contre leur client était vide. Ils ont notamment souligné que l’expertise de la police scientifique n’avait pas été sollicitée pour comparer les voix des publications de « Frère Hounvi » avec celle de Steve Amoussou. Cette absence d’expertise jette un doute sur la validité des accusations portées contre le cyberactiviste.

 

Steve Amoussou est en prison depuis août 2024. Résidant au Togo depuis plusieurs années, il a été enlevé et ramené de force au Bénin avant d’être incarcéré à la prison de Missérété. Lors de son témoignage, Amoussou a décrit son enlèvement, affirmant qu’il avait été approché par quatre individus qui l’ont ensuite forcé à monter dans un fourgon noir. Moins d’un mois après son enlèvement, la justice béninoise a reconnu deux hommes, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, coupables de cette arrestation illégale.

 

Cette affaire soulève des questions sur la liberté d’expression et les droits des activistes au Bénin, alors que le pays se prépare pour l’élection présidentielle de 2026. Les observateurs suivent de près les développements de ce cas, qui pourrait avoir des implications sur la manière dont les critiques du gouvernement sont traitées dans le pays.

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