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Observation électorale au Gabon : un scrutin apaisé mais des défis persistants

Observation électorale

La Mission d’Observation électorale des Organisations de la Société Civile (OSC) du Gabon a rendu public son rapport sur le scrutin présidentiel du 12 avril 2025 lors d’une conférence de presse tenue à Libreville le 14 avril. Composée du Réseau des Observateurs Citoyens (ROC), de la Coalition Tournons La Page Gabon (TLP-Gabon) et de la MOE_Oscs du Gabon, cette mission a mobilisé 914 observateurs déployés sur l’ensemble du territoire national. Leur évaluation globale du processus électoral se révèle nuancée, reconnaissant des avancées significatives tout en pointant des dysfonctionnements persistants.

Un climat électoral apaisé et une participation citoyenne active

Les observateurs ont salué le déroulement globalement calme du scrutin, marqué par l’absence de violences notables. Plusieurs éléments positifs ont été relevés : le maintien des frontières ouvertes, l’absence de couvre-feu et une participation citoyenne encourageante. Dans 95% des bureaux de vote observés, les opérations ont pu commencer à l’heure prévue, avec une affluence notable dès l’ouverture des bureaux, témoignant de l’engagement des électeurs gabonais dans le processus démocratique.

La transparence du processus a été renforcée par la présence effective des membres de l’Autorité Centrale des Élections et du Référendum (ACER) dans la quasi-totalité des bureaux observés. Dans la majorité des cas, les résultats ont été affichés publiquement et les procès-verbaux transmis aux représentants des candidats, conformément aux procédures établies.

Des dysfonctionnements organisationnels préoccupants

Malgré ces aspects positifs, la mission a identifié plusieurs problèmes majeurs ayant affecté la qualité de l’observation et la transparence du scrutin. Les retards dans l’accréditation des observateurs ont constitué un obstacle significatif, certaines équipes n’ayant reçu leurs documents qu’à la dernière minute, compromettant ainsi leur capacité à exercer pleinement leur mission dès l’ouverture des bureaux.

Plus grave encore, des refus d’accès ont été constatés dans plusieurs bureaux de vote, où des présidents de bureau ou des autorités locales ont contesté la légitimité des observateurs. Le rapport souligne particulièrement les restrictions imposées lors des opérations de dépouillement, certains agents électoraux ayant systématiquement empêché les observateurs d’assister à cette phase cruciale du processus.

Une campagne électorale marquée par des déséquilibres flagrants

L’analyse de la campagne électorale a révélé des inégalités manifestes dans la visibilité des candidats. Brice Clotaire Oligui Nguema a bénéficié d’une exposition médiatique disproportionnée, dominant largement l’espace public. Alain Claude Bilie By Nze, bien que moins présent, a également profité d’une couverture importante. En revanche, les six autres candidats, dont une seule femme, ont dû se contenter d’une visibilité très limitée, creusant ainsi un fossé important dans l’accès équitable aux médias.

 

Un bilan en demi-teinte pour la démocratie gabonaise

La mission a conclu son rapport en reconnaissant les progrès accomplis tout en soulignant la nécessité de poursuivre les efforts. “Ce scrutin montre des avancées, mais des défis subsistent en matière d’équité et de transparence”, ont déclaré les représentants des OSC, appelant à un travail continu pour consolider la démocratie gabonaise.

Les observateurs ont tenu à remercier l’ensemble des acteurs – autorités, partenaires techniques et électeurs – pour leur engagement dans ce processus démocratique, tout en insistant sur l’importance des réformes proposées pour garantir des élections toujours plus crédibles à l’avenir.

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