Ouagadougou, 4 avril 2025 - Dans un développement alarmant pour la liberté de la presse…
Liberté d’expression en péril au Burkina Faso : les journalistes dénoncent des atteintes inédites

La situation des journalistes au Burkina Faso est devenue critique, selon l’Association des Journalistes du Burkina Faso (AJB). Dans une déclaration transmise à l’AFP le 23 mars, l’AJB dénonce des atteintes à la liberté de la presse et d’expression « jamais égalées » depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.
Mainmise du pouvoir sur les médias publics
L’AJB accuse la junte au pouvoir de contrôler les médias publics, transformant la Radio-Télédiffusion du Burkina (RTB) et l’Agence d’Information du Burkina (AIB) en outils de propagande. Guézouma Sanogo, président de l’AJB, affirme que les médias indépendants sont systématiquement expulsés ou fermés, tandis que certains médias étrangers ont été suspendus sous prétexte d’entrave à la lutte contre le terrorisme.
Journalistes en danger
La situation est alarmante pour les journalistes qui risquent leur vie en exerçant leur métier. Plusieurs d’entre eux ont été enlevés ou séquestrés, et d’autres ont été contraints à l’exil par crainte pour leur sécurité. En 2024, au moins trois journalistes et quatre chroniqueurs ont été enlevés, certains étant toujours portés disparus. Parmi eux, Atiana Serges Oulon, Bienvenu Apiou, et James Dembelé sont cités par Phil Roland Zongo, membre de l’AJB.
Réactions internationales
Reporters sans frontières (RSF) avait déjà dénoncé en 2024 le sort de certains journalistes et critiqué le silence des autorités burkinabè. Depuis le coup d’État de septembre 2022, les enlèvements de figures de l’opposition et de journalistes se sont multipliés à Ouagadougou.
Derniers évènements
La semaine dernière, plusieurs membres du mouvement « Servir et non se servir » (Sens), dont le journaliste Idrissa Barry, ont été enlevés. Ce mouvement avait récemment dénoncé des massacres de civils Peuls attribués aux forces armées burkinabè et à des supplétifs des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
La communauté internationale est appelée à réagir face à cette situation préoccupante, où la liberté d’expression est gravement menacée au Burkina Faso.