La Mission d'Observation Électorale des Organisations de la Société Civile gabonaise (MOE-OSC) a présenté…
Gabon 2025 : Chaning Zeinab Gninga, l’étoile montante qui bouscule le paysage politique

Chaning Zeinab Gninga, jeune cheffe d’entreprise de 36 ans, vient d’écrire une page d’histoire en devenant la première femme candidate validée pour une élection présidentielle au Gabon. Son parcours, semé d’embûches administratives avant d’aboutir à cette validation historique le 21 mars dernier, ressemble à un symbole des défis que doivent surmonter les femmes en politique africaine.
Un parcours semé d’embûches
L’acceptation finale de sa candidature, après un premier rejet pour vice de forme, révèle les résistances structurelles auxquelles se heurtent les aspirantes politiques. « Ce refus initial montre combien le système n’est pas préparé à voir des femmes postuler », analyse une militante des droits des femmes contactée à Libreville. Pourtant, la détermination de cette entrepreneure a fini par triompher des lourdeurs administratives, ouvrant la voie à une nouvelle génération de femmes politiques.
Un programme axé sur l’économie réelle
Face aux poids lourds de la politique gabonaise, dont le président de la transition Clotaire Oligui Nguema, Chaning Zeinab Gninga mise sur un discours ancré dans le concret. Son programme, bâti autour de trois piliers – emploi durable, éducation de qualité et infrastructures modernes – tranche avec les promesses habituelles des candidats traditionnels. « Elle parle le langage des Gabonais ordinaires, pas celui des cercles politiques », commente un analyste économique à Libreville.
Le défi de la notoriété
La principale bataille de la candidate consistera à se faire connaître auprès d’un électorat encore largement acquis aux figures établies. Son statut d’indépendante, à la fois handicap et atout, lui permet de se présenter en outsider pur, dégagée des réseaux clientélistes traditionnels. Mais dans un pays où les médias dominants accordent peu de place aux challengers, la route s’annonce semée d’embûches.
Une candidature symbolique aux répercussions concrètes
Au-delà des chances réelles de victoire, la candidature de Chaning Zeinab Gninga représente une rupture symbolique majeure. Elle incarne l’émergence d’une nouvelle génération de femmes africaines déterminées à briser le plafond de verre politique. « Même si elle ne gagne pas, elle a déjà gagné en ouvrant la voie », souligne une universitaire spécialiste du genre à l’Université Omar Bongo.
Une campagne sous haute tension
Dans les semaines à venir, tous les regards seront tournés vers cette candidate qui ose défier l’establishment. Son équipe mise sur une campagne digitale innovante pour contourner les canaux traditionnels, avec un accent particulier sur la jeunesse urbaine. « Nous allons surprendre », promet un proche collaborateur, évoquant des méthodes de campagne « radicalement différentes ».
Quel impact durable ?
Quel que soit le résultat du scrutin, la candidature de Chaning Zeinab Gninga marquera un tournant dans l’histoire politique gabonaise. Elle pourrait inspirer des milliers de jeunes Gabonaises à s’engager en politique, et forcer les partis traditionnels à repenser leur approche de la parité. Dans un pays où les femmes représentent pourtant plus de 50% de la population, leur absence des hautes sphères du pouvoir n’avait jusqu’ici jamais été sérieusement questionnée.
Alors que le Gabon s’apprête à vivre une élection cruciale pour son avenir post-transition, la présence de cette candidate atypique introduit une variable inédite dans l’équation politique. Reste à savoir si les électeurs gabonais sont prêts à franchir le pas vers une nouvelle ère, ou s’ils préféreront se tourner vers des visages plus familiers. Une chose est sûre : le paysage politique gabonais ne sera plus jamais tout à fait le même après cette candidature historique.