Ghana : John Dramani Mahama à Bamako pour relancer le dialogue entre le Mali et la Cedeao

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, s’est rendu à Bamako samedi 8 mars pour une mission de médiation entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Reçu par le général Assimi Goïta, chef de la transition malienne, Mahama a tenté de renouer les liens entre les deux parties, après la décision du Mali de quitter l’organisation régionale en janvier 2024.

« Le manque de confiance est à la base des discordes, mais nous pensons que c’est encore possible de trouver un terrain d’entente », a déclaré John Dramani Mahama à l’issue d’un entretien de plusieurs heures au palais présidentiel de Bamako. Le président ghanéen s’est dit « satisfait » des échanges et a rappelé que les installations portuaires du Ghana restaient à la disposition du Mali, un geste symbolique visant à apaiser les tensions.

Le Mali, tout comme le Burkina Faso et le Niger, a quitté la Cedeao en janvier 2024, accusant l’organisation de ne pas les avoir suffisamment soutenus dans leur lutte contre les groupes jihadistes et d’être trop alignée sur les intérêts de la France. Ces trois pays, dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État entre 2020 et 2023, se sont depuis unis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).

La visite de John Dramani Mahama s’inscrit dans une démarche plus large visant à convaincre les membres de l’AES de réintégrer la Cedeao. Abidjan et Accra multiplient les efforts pour préserver l’intégrité de l’organisation régionale, tout en cherchant à répondre aux préoccupations sécuritaires et politiques des pays du Sahel.

Si Assimi Goïta n’a pas fait de déclaration à l’issue de la rencontre, cette visite marque une étape importante dans les tentatives de réconciliation. Reste à savoir si les efforts diplomatiques du Ghana et de la Côte d’Ivoire parviendront à convaincre le Mali, le Burkina Faso et le Niger de revenir dans le giron de la Cedeao, ou si l’AES continuera de s’affirmer comme une alternative régionale.