Justice: Matata Ponyo condamné à 10 ans de prison en RDC pour détournement de fonds publics

L’ancien Premier ministre congolais Matata Ponyo a été condamné à dix ans de prison pour détournement de fonds publics. Retour sur une affaire judiciaire majeure en République Démocratique du Congo.

Un verdict lourd de conséquences

La Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo a rendu son verdict dans l’affaire du détournement des fonds publics impliquant Matata Ponyo Mapon. L’ancien Premier ministre, en poste sous la présidence de Joseph Kabila, a écopé de dix ans d’emprisonnement. Ce jugement, prononcé en son absence, met fin à quatre années de procédure judiciaire.

Les faits reprochés

Matata Ponyo a été reconnu coupable de deux principaux chefs d’accusation. Le premier concerne le détournement de plus de 156 millions de dollars dans le cadre du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, entre 2013 et 2016. Le second porte sur le détournement de 89 millions de dollars initialement destinés à la construction du marché international de Kinshasa. La Cour a également ordonné la confiscation partielle de ses biens.

Les autres condamnés

Deux autres personnalités ont été jugées dans cette affaire. Deogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, et Christo Grobler Stéphanus, responsable de l’entreprise sud-africaine Africom, ont chacun été condamnés à cinq ans de prison.

Une affaire à dimension politique ?

Matata Ponyo, opposant au président Félix Tshisekedi, a toujours dénoncé un procès à motivation politique. Après avoir été candidat à la présidentielle de 2023 avant de se rallier à Moïse Katumbi, il conteste la compétence de la Cour constitutionnelle pour le juger. Ses avocats soulèvent également la question de son immunité parlementaire, puisqu’il siège à l’Assemblée nationale depuis les dernières élections.

Réactions et perspectives

Cette condamnation intervient dans un contexte politique tendu en RDC. Si elle est saluée par certains comme une avancée dans la lutte contre la corruption, d’autres y voient une manœuvre à des fins politiques. L’absence de Matata Ponyo lors du prononcé du verdict ajoute une dimension supplémentaire à cette affaire qui continue de diviser.